Maintenir la présence des personnels soignants dans les formations sanitaires rurales enclavées au Cameroun
Ano de publicação: 2011
Cette note d’information stratégique a été préparée à la demande de la Direction des
Ressources Humaines du Ministère de la Santé Publique pour informer les délibérations
préparatoires à l’élaboration de la stratégie nationale de développement des ressources
humaines pour la santé dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle de santé
actualisée 2001-2015. Elle décrit l’ampleur, les conséquences et les causes de la désertion des
centres de santé intégrés (CSI), de centres médicaux d’arrondissement (CMA) et certains
hôpitaux de district situés en milieu rural enclavé et considérés comme « zones difficiles »
par les personnels soignants. Elle propose trois options fondées sur les données probantes
ainsi que les considérations relatives à leur mise en œuvre. La finalité est l’amélioration de
l’accès des populations rurales au paquet minimum de services et soins de santé primaire de
qualité dans le cadre de la viabilisation des districts de santé et de la lutte contre la pauvreté
dont la prévalence est de 55% en milieu rural [INS 2007].
Dans cette note, les zones rurales difficiles correspondent aux aires de santé,
arrondissements et districts sanitaires enclavés en raison de l’inexistence ou du délabrement
du réseau routier et mal desservis en commodités modernes telles les télécommunications,
l’eau courante, l’électricité, les services bancaires, les écoles et lycées et, dont les services de
santé sont faiblement pourvus en professionnels qualifiés et sous équipés en technologie
sanitaire. Il s’agit de toute zone située entre 80 et 400 km i.e. entre 1 à 4 heures de route par
beau temps d’un hôpital de première référence parce que ces délais rendent impossible la
garantie d’une continuité des soins de santé [Wilson et al. 2009]. Au Cameroun, les dix
régions comportent des enclaves mais l’Adamaoua, l’Est, l’Extrême Nord et le Nord
concentrent le plus grand effectif d’aires de santé enclavées et de centres médicaux
d’arrondissement sans médecins surtout ceux des districts administratifs récemment érigés
en arrondissements. De même, les zones montagneuses, sahéliennes et insulaires récemment
rétrocédées après la résolution du conflit frontalier Cameroun-Nigéria sont également
réputées difficiles [Minsanté-DRH 2010].