Année de publication: 2012
Cette note de politique a été élaborée par l?équipe pays du projet « Soutenir l?utilisation des bases factuelles issues de la recherche (SURE) dans les politiques de santé en Afrique ». Elle porte sur les stratégies de viabilisation de l?assurance maladie universelle au Burkina Faso.
Les financements de la santé au Burkina Faso viennent principalement de trois sources :
le budget de l?Etat, la contribution directe des populations et l?aide internationale. Contrairement à la plupart des autres régions du monde, le recours aux diverses modalités d?assurance pour mobiliser des fonds et se protéger contre les effets appauvrissant de la mauvaise santé n?est pas très répandu au Burkina Faso. Pour accroitre et étendre la couverture maladie aux populations, des systèmes alternatifs fondés sur la mutualité ont été développés mais la faiblesse des revenus des populations n?a pas permis un passage à l?échelle de cette stratégie. Il en résulte que plus de 90% de la population est exposée au risque maladie, faute d?une couverture maladie adéquate. Une meilleure mobilisation des ressources internes à travers l?assurance maladie est essentielle parce que les pays à faible revenu comme le Burkina Faso ont nettement besoin de recettes supplémentaires. Les conditions requises pour réduire la pauvreté, améliorer les infrastructures et partant accélérer la croissance sont de grands défis à relever. La banque mondiale estime que ces pays devront relever de quatre points leur ratio impôts / PIB s?ils veulent atteindre les OMDs (Nations Unies ,2005). Dans le domaine de la couverture maladie, l?expérience montre que des progrès significatifs peuvent être accomplis s?il existe une forte volonté politique et une approche pragmatique fondée sur l?apport des capacités locales (extension par le haut et extension par le bas). Des déceptions sont survenues à la suite de certaines expériences (comme l?adoption rapide de prélèvements obligatoires sur les salaires avec en exemple la défunte caisse maladie au Burkina Faso en 1985) et des stratégies d?extension adoptées par certains pays (recours à des solutions informatiques perfectionnées pour l?enrôlement des populations par exemple). Cependant, quelques pays ont pu nettement améliorer leurs taux de couverture dans des délais assez brefs. Il ressort d?une analyse comparative des performances des différents pays, que dans beaucoup de pays d?Afrique, le taux de couverture pourrait augmenter de 10 à 40% en quatre ans. Aussi, une forte volonté politique constante au plus haut niveau des Etats apparait comme un facteur de succès.